Dans la course à la neutralité carbone, la Formule E revendique sa première place. En septembre dernier, le championnat de voitures électriques a affirmé être devenu la première discipline sportive à atteindre cette neutralité depuis sa création. L’annonce a été faite à l’occasion du lancement de la semaine du climat de New York 2020.
Pour obtenir cette certification, la Formule E a suivi les recommandations faites par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), à savoir mesurer efficacement les émissions de carbone, privilégier la réduction de son empreinte et compenser les émissions restantes ne pouvant être évitées.
Depuis sa première saison, en 2014-2015, l’empreinte carbone de ce championnat a largement varié d’une année à l’autre. 25 000 tonnes équivalent CO2 avaient été recensées la première année, puis moitié moins l’année suivante. Pour la saison 5 (2018-2019), cette donnée avait re-grimpé à hauteur de 45 000 tonnes. L’organisateur avait attribué ce phénomène à l’augmentation de la taille des événements.
La principale source d'émissions de CO2 a été le fret des véhicules et équipements (72%) et le transport du personnel (14%) entre les différents lieux de course. Les émissions liées aux voyages des spectateurs, à l’alimentation ou à la fabrication des monoplaces ont occupé une part minime dans ce ratio.
Pour réduire sa facture environnementale, notamment pour ce qui est des transports, le championnat dit avoir par exemple privilégié le rail et la route au fret aérien, et réservé ses transferts aux équipements indispensables. Malgré le Covid-19, la compétition doit encore beaucoup voyager cette année : Arabie saoudite, Italie, Espagne, Monaco ou encore le Chili.
Ces efforts de réduction s’accompagnent d’une série de mesures déjà en place : suppression des plastiques à usage unique sur le site au profit de gourdes réutilisables, approvisionnement local au niveau alimentaire, politique de stationnement interdit pour le public afin d'encourager l'utilisation des transports en commun… Sans oublier des pneus de course « 100 % recyclables » ou l’extension de la fin de vie des batteries lithium.
Et sur le volet « compensation », c’est-à-dire le fait de contrebalancer ses propres émissions en en réduisant d’autres, la Formule E revendique son investissement dans des projets durables censés bénéficier aux populations locales des pays où la course se déplace. Exemple avec la production électrique à base de biogaz en Chine ou à base d’éolien au Maroc.
On rappelle que ce championnat atypique est né d’une vision commune entre le président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), Jean Todt, et l'homme d'affaires espagnol, Alejandro Agag, président de Formule E.
Le premier cité a vu dans cette certification une « avancée importante » qui doit participer au « mouvement lancé par la FIA pour accroître la contribution du sport automobile et de la mobilité à la société ». Signe que le secteur automobile n’en a pas terminé avec la neutralité carbone.
Visuel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Spark_SRT_05E#/media/Fichier:Geneva_International_Motor_Show_2018,_Le_Grand-Saconnex_(1X7A1728).jpg